Masochisme
Depuis des mois, nous décortiquons nos modes de fonctionnements, nos attentes, nos besoins, nos manques, nos responsabilités, ... pauvres oignons pelés jusqu'au trognon, nous arrachons encore et encore des lambeaux de peau sanguinolents, pour être sûrs d'être allés jusqu'au coeur de l'infection, d'avoir bien nettoyé la plaie jusqu'à l'os...
Etrange comme ça fait mal, et comme en même temps, ça fait du bien... J'ai le sentiment d'avoir tellement appris, sur toi, sur moi, sur notre pauvre nature humaine, ... Je me sens à la fois écartelée et unifiée : écartelée par des sentiments, des besoins contradictoires, et unifiée par la compréhension de l'enchainement des événements qui nous ont amenés là où nous en sommes.
Je découvre, à travers les souffrances que cette situation m'inflige, une sorte de clairvoyance, de lucidité,... comme si toutes les pièces du puzzle se mettaient en place une à une. Je découvre une grande force aussi, et ta grande vulnérabilité. Le mythe du "roc" s'est effondré, il me faut trouver d'autres amarres pour ne pas dériver, et je les découvre au fond de moi, insoupçonnées...
Décidemment, je dois être un peu masochiste, car non seulement je ne regrette rien, mais je suis - oui, j'ose le dire - presque "fière" du chemin parcouru, douloureux, chaotique, encombré de ronces et d'ornières... ce chemin qui nous mène au coeur de nous-même par "[cette] porte [si] étroite"...