Si seulement
tu savais ce qui peut te rendre heureux,
Si seulement tu étais capable de me dire "Je ne t'aime plus",
ou alors
Si seulement tu croyais encore un peu en nous, suffisamment pour ne plus vivre en étranger à toi-même, en spectateur de la désolation que tu as semée,
Si seulement tu savais reconnaître le moment de "plaisir minuscule" qui passe à ta portée dans la fugacité d'un instant volé,
Si seulement tu entendais mes cris silencieux par delà ta présence absente,
Si seulement tu étais prêt à nous donner cette seconde chance à laquelle je crois encore,
Si seulement nous étions deux à nous battre,
Si seulement...
Au lieu de ça, je te vois penché sur le corps inanimé, noyé d'incertitudes, de ton amour pour moi, au coeur duquel mon amour pour toi palpite encore, souffle ténu, fil insaisissable qui ne veut pas lâcher, qui s'accroche à la vie, si désespérément... Tu joues avec lui comme le chat repu qui, ayant attrapé un oiseau, s'en désintéresse sitôt qu'il ne bouge plus et abandonne son cadavre encore chaud aux vers...