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Chronique d'une séparation annoncée
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15 septembre 2005

Ellipse de soleil

Août

Accident cardiaque de maman. Grosse frayeur. Moi coincée ici, toi déjà parti chez ton ami Y., dans la "maison de la plage" pour terminer ton mémoire avant de le soutenir. Insoutenable, ce stage. Pour moi. Parce que c'est là-bas, pendant ces trois semaines de stage, que tu l'as rencontrée il y a un an. Et tu peux me jurer tes grands dieux qu'Elle n'y sera pas, tu ne m'empêcheras pas de penser que l'occasion est trop belle...

Pendant ce temps, je ramasse mon père à la petite cuillère, effondré de ce qui arrive à maman : triple pontage d'urgence, pas le temps de s'organiser, à peine celui de réfléchir. Dans cette urgence, il se passe malgré tout de belles choses : C'est la première fois que je me retrouve seule avec mon père pendant près de quinze jours. Je le materne, je le rassure - moi qui ne suis pas rassurée - je lui offre la permission de pleurer s'il est triste et s'il a peur. Et il pleure. Des sanglots. "J'aurais préféré que ça m'arrive à moi", dit-il. Peur de perdre maman, si alerte, lui, l'handicapé, le diminué... Il se rend compte qu'il a tellement besoin d'elle, malgré tout ce qu'ils se sont fait subir depuis près de cinquante ans...

Flashback : j'ai quatorze ans, je rentre de la plage. Mon père est à Paris. Il travaille. Je retrouve ma mère en larmes devant ses épluchures de légumes. Où je découvre que mon père a une maîtresse... Tiens, ça me rappelle quelque chose... Maman, elle, est restée. En me faisant jurer de ne jamais dire à mon père que je sais, pour l'Autre... Lourd secret à garder, lourd fardeau à porter. Elle me dit qu'elle reste avec mon père à cause de moi. Aujourd'hui, je n'en crois plus un mot.

Retour à mon père qui pleure, que je caresse comme un enfant. Sur quoi, sur qui pleure-t-il ? Sur l'état de santé de ma mère ou sur lui et sa peur de se retrouver seul ?

Début septembre

Accident vasculaire cérébral de ma belle mère. Je l'aime bien, ma belle-mère, et j'en prends encore un coup sur le carafon : deux décès de proches (mon grand-père et le père de P. au printemps), deux accidents de santé graves pendant l'été, plus un couple qui s'effiloche, ça fait beaucoup pour la même année.

Ca ne peut donc que s'améliorer...

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