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Chronique d'une séparation annoncée
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13 décembre 2005

Jour de colère ou la révolte d'une poire

poire_bigJe me rends compte à quel point ma conciliance m'a rendue poire. Depuis tous ces mois, c'est moi qui te rassure, "mais non tu n'es pas un salaud, mais oui, je t'aime encore, mais non tu n'abandonnes pas tes enfants, mais oui, je t'aiderai à leur annoncer notre séparation." Tellement conciliante, toujours à vouloir te ménager, arrondir les angles, ...

Bullshit !!!!!!!!!

Eclair de lucidité ? Sursaut d'orgueil blessé ? J'en ai marre de te materner, d'essayer de minimiser ma souffrance et tes responsabilités, voire, de les prendre à ta place ! Non, on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs, oui tu es en train de nous faire subir un véritable cataclysme dont je sais que je me remettrai un jour, mais quid de nos fils ? Comment vont-ils s'en sortir, eux ! Oui, ce que tu me fais supporter - je parle de ton indécision depuis des mois - est injuste, nocif et destructeur ! Parce que tu m'as trompée, pas seulement avec Elle, mais en me laissant croire que la balle était dans mon camp, alors que tout était joué d'avance, et que les dés étaient pipés !

Je t'en veux de n'avoir pas eu le courage de me quitter plus tôt pour aller vivre jusqu'au bout ce que tu avais à vivre avec Elle, pour exorciser ce fantôme d'Elle qui plane aujourd'hui entre nous, non pas de mon fait, mais parce que tu n'as pas vraiment renoncé à tes illusions. Tu crois que tu (L')aimes, mais dans les faits, ce que tu aimes, n'est-ce pas qu'on t'aime ?...

Et Elle t'a aimé "follement", dis-tu. Au point de t'avoir déjà remplacé... (petite méchanceté gratuite, qui ne m'honore pas j'en conviens, mais qui me soulage).

Cela me frappe soudain : tu ne m'as pas dit "Je l'ai follement aimée" ou "je l'aime follement", non, tu m'as dit "Elle m'as follement aimé". Et tu as aimé qu'Elle t'aime malgré le peu d'estime que tu as de toi-même, malgré tes cent-vingts kilos, ... ça t'en a foutu plein la vue d'être aimé par une thérapeute- journaliste-écrivaine de la bourgeoisie parisienne, toi, l'ex-futur petit loubard que tu aurais pu devenir. "Miroir, mon beau miroir, dis-moi que je suis le plus beau !" Tu l'as dit toi-même : tu es si habile à te faire aimer...

Je me disais ces jours-ci que le plus beau cadeau que je puisse te faire, c'est de te redonner ta liberté. Je me suis mis le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. C'est le plus beau cadeau que JE puisse me faire, de reprendre la mienne, de te laisser à tes incohérences, d'arrêter de te ménager, et pas seulement parce que TU ne m'as pas ménagée, mais parce que, plus les jours passent, plus je me dis que je ne peux vraiment plus rien pour toi, et qu'il me faut garder mon énergie pour des choses qui en vaillent la peine... je vais en avoir besoin.

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