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Chronique d'une séparation annoncée
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25 mai 2005

Je ne sais pas pourquoi –

en fait si, je sais très bien pourquoi - , je repense beaucoup en ce moment à certains textes, certaines phrases que nous avions choisis pour notre mariage. Celui de Salomé, d’abord :

"T’aimer sans t’envahir,

Te dire sans me trahir,

Te multiplier sans te perdre,

Et être ainsi moi-même au plus profond de toi."

A t’aimer sans vouloir t’envahir, je t’ai regardé (et laissé) t’abrutir dans le travail, sans comprendre (ce) que tu fuyais.

A te dire mon manque de désir pour ne pas me trahir, j’ai rouvert une cicatrice que je ne te sens pas prêt à refermer. Pourtant

"L’amour comprend tout, l’amour excuse tout, l’amour pardonne tout, ... Quand bien même tu parlerais toutes les langues, quand bien même tu possèderais toutes les richesses du monde, ... Tout ça ne  servirait à rien, si tu n'as pas l’amour."

Et puis je repense aussi à une autre phrase de Salomé qui dit en substance

On ne trompe pas quelqu’un, on ne trompe que soi-même.

Tu as aujourd’hui la «preuve par deux» (pardonne-moi ce mauvais jeu de mots) de l’amour que tu peux inspirer. Que te faut-il de plus pour te persuader que tu es digne d’être aimé ?

Tu as pourtant appris à accueillir ta colère, ta tristesse, .. mais tant que tu ne seras pas prêt à accueillir l’amour, c’est-à-dire cette capacité de pardonner (à ta mère de ne pas t’avoir désiré, à moi d’en avoir rajouté une louche, à toi de m’avoir prise pour miroir, au monde, à la vie, que sais-je encore...), tant que tu attends des autres qu’ils te réparent, j’ai peur que tu ne sois jamais en paix. Et une fois de plus, j’ai envie de te dire : oui, tu as cette blessure au plus profond de toi, tu en connais maintenant le comment et le pourquoi, tous les tenants et les aboutissants ; mais aujourd’hui, qu’est-ce que tu fais pour passer à autre chose et te reconstruire et arrêter de tout détruire, en toi et autour de toi ? A moins que la bonne question ne soit : quel(s) bénéfice(s) trouves-tu à entretenir cette souffrance, cette blessure et à la regarder suinter et s’envenimer à ce point ?

"Ah! Vous autres, hommes faibles et merveilleux, qui mettez tant de grâce à vous retirer du jeu, il faut qu’une main vous pousse vers la vie, cette main tendre et légère..."

Tu as eu l’honnêteté de reconnaître que ce regard neuf que tu as trouvé auprès d’une autre peut être un nouveau leurre, un nouveau jeu de miroirs. Si tu crois que c’est un nouveau moyen de fuir ta peur du vide en te ré-assurant, et si tu n’es pas sûr de m’aimer encore, ni que ta vie soit encore avec moi, alors pars, et laisse-toi tomber au fond de ton «puits sans fond». Tu finiras bien par atterrir quelque part, par trouver quelque chose. Et ce sera TOI.

Tu m’as peut-être aimée pour de mauvaises raisons, mais moi je me suis sentie aimée pour de vrai, et ça, personne ne me le retirera jamais. Mais assure-toi que tu as de bonnes raisons de me quitter.

The Beast in the Jungle... ou l’histoire de l’homme qui attendait tellement son destin, qu’il est passé à côté sans le voir. Parce qu’il s’attendait à ce que quelque chose d’énorme et de spectaculaire lui arrive «un jour» en s’annonçant à grand fracas....

Peut-être que le bonheur ne fait pas de bruit, c’est pour ça qu’on ne sait pas qu’il est là. Mais on sait qu’il est parti, à une certaine qualité de silence...

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Commentaires
M
Un témoignage qui m'a tordu les tripes. Un miroir vu de l'autre côté. Pourkoi publier maintenant alors que c'est daté de mai?
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